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ŒUVRES DE JULES LAFORGUE

bout de lettre qui m’appartient) — je l’ai retouché un peu, l’accommodant à un état d’âme que j’ai eu — pas pu faire autrement, pardonnez-moi. Vision me plaît beaucoup, beaucoup et je la trouve, moi, très complète ainsi. Seulement, lisez Leconte de Lisle, Coppée (?), Banville.

Vous verrez qu’il ne faut pas rimer éperdues, étendues, fantastique, extatique, fleurs, cœurs, puis pour que cela soit plus vision, commencez non pas par :

« Je rêve d’un pays… »

mais par :

« Un pays… » (comme si vous le voyiez.) C’est très simple.

Ambitions (ce titre est une trouvaille) me plaît bien aussi, mais :

« Dont aucun voyageur n’est jamais revenu ! »

est d’un français trop lâche… peut-être :

 « Dont jamais voyageur encor n’est revenu ».

(Pardonnez-moi, n’est-ce pas, ce vilain rôle que vous m’avez fait prendre.)

Vous sentez le poème en prose, ce qu’il doit