Aller au contenu

Page:Laforgue - Œuvres complètes, t4, 1925.djvu/156

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
140
ŒUVRES DE JULES LAFORGUE

le public que nous avons, et l’art comme le respecte Bourget, ne lui donneront jamais que la gloire bourgeoise d’un Taine pour la foule, avec la gloire exquise d’un Tennyson singulier pour le public choisi. Et c’est encore peu pour qui a rêvé les fanfares des siècles passés, ou, tout au moins, les voyages tourmentés d’un Byron.

Tout ceci serait trop long à développer, et l’on n’a pas encore analysé la maladie dont Flaubert est mort.

Maintenant, devant ce succès auquel il n’avait bien certainement pas songé, Bourget se sent peut-être repris d’une de ses frénésies d’antan, mais cela ne durera pas. Le public ne pourra jamais lui donner la gloire qu’il mérite, et à laquelle il a conscience d’avoir droit.

Vous, vous êtes sage et, pierre à pierre, vous édifiez lentement et solidement la pyramide qui supportera votre buste à la barbe bien soignée.

Voilà des idées gaies, n’est-il pas vrai ?

Nous partons pour Bade vers la fin du mois. Ma vie est toujours la même. On vient de m’offrir un congé de quinze jours que je n’ai pas pris pour ne pas déranger l’Impératrice dans ses habitudes. En août, j’aurai deux ou trois mois. Je travaille un peu de tout. Je lis, j’écris, mais, surtout, je pense. Ce