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Page:Laforgue - Œuvres complètes, t4, 1925.djvu/172

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ŒUVRES DE JULES LAFORGUE

mais par goût dépravé pour les maigreurs ? Les vierges de Memling vous ont-elles parfois fait rêver au Louvre ?

Comment vous êtes-vous procuré cette photographie ? Quand paraîtra le volume en question ?

Comment vous portez-vous ?

Tout ceci est un peu incohérent.

Songez-vous toujours à notre anthologie du renoncement ?

Je parie que vous n’allez pas souvent au Salon. Quand Kahn[1] fichera-t-il le camp de ses camps ? Mais je vais lui écrire.

Spleen, toujours. Vos raisons ne me valent rien. Je suis revenu de tant de choses. Guitare. Toutes les littératures me paraissent nulles jusqu’ici. Quelques pages de l’Imitation, quelques pages de la Tentation de saint Antoine, et en somme une anthologie du renoncement. Non, vos raisons ne me valent rien.

Vous me dites : aimez. Je ne puis pas. Du cœur, je ne puis plus, et cela seul ne serait pas de l’amour. De la tête, oui. Mais ce ne serait pas de l’amour non plus, et la femme qui m’inspirera un amour de tête, où est-elle ? Des sens. Moins que du

  1. M. Gustave Kahn faisait à cette époque son service militaire en Tunisie.