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Page:Laforgue - Œuvres complètes, t4, 1925.djvu/175

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LETTRES 1881-1882

Il faut que vous sachiez que je ne suis pas très enclin à la modestie, au moins en ai-je conscience, c’est déjà beaucoup.

Figurez-vous, en outre, que je ne sais pas si c’est parce que je fume depuis que je suis en Allemagne (pas cependant énormément) ou quoi, mais le mot juste ne me vient plus ou me vient après des tortures… Et ce pauvre Gill ?

Enfin, puisse cette besogne paraître. Je vous remercie de me l’avoir procurée, et du moins elle m’aura forcé à relire attentivement votre énorme livre.

Si par hasard les cinq feuilles ne suffisaient pas, il serait possible d’allonger par ci par là, par exemple, citer votre description du Bain de femmes, etc. À vous de voir. — J’ai passé la soirée d’avant-hier avec M. de Seckendorff. Au moins en voilà un, aimable et intelligent. Ils sont rares ici, je vous prie de le croire. Nous avons causé d’art. Il a beaucoup couru avec vous. Il m’a parlé du Salon. Nous avons feuilleté mes exemplaires de la Trilogie, du Pisano, vos Laques, etc. qu’il ne connaissait. Après avoir revu Londres et Paris avec leur fièvre artistique, il rentre dans Berlin — déjà écœuré de la nausée qui l’y attend.

Connaissez-vous Bade ? C’est d’une banalité comme décor de paysages et comme ville de plai-