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Page:Laforgue - Œuvres complètes, t4, 1925.djvu/195

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LETTRES 1881-1882

dans mon pays, un fonctionnaire d’art quelconque, au Louvre ou dans un ministère.

Ah ! si je savais dessiner, si je savais le métier proprement, ce serait peut-être là ma voie. Je voudrais bien que mon frère donne sa note (s’il en a une) en peinture.

À propos, il se pourra, il est presque sûr, que mes congés soient bouleversés. Je crois que le 20 de ce mois on me donnera quinze jours de congé ; puis j’irai à Babelsberg avec la cour, puis à Bade, et ensuite on me donnera encore un mois en octobre.

Qu’en dites-vous ?

Quinze jours de congé c’est trop peu pour aller à Paris vu l’état de mon budget. Alors qu’il me faudra y aller deux mois après et pousser jusqu’à Tarbes.

Que faire de ces quinze jours ?

Je ne veux pas les passer en Allemagne. Je crois que j’irai à Bruxelles où j’étudierai les musées pour me mettre la conscience en tranquillité.

Peut-être cependant irai-je les passer à Paris. La tentation est si forte, aller voir votre lustre.

L’homme propose et les appointements disposent.

Et vous, que ferez-vous ? Où serez-vous ?

Je vous serre la main.

Votre Jules Laforgue.