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Page:Laforgue - Œuvres complètes, t4, 1925.djvu/37

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LETTRES 1881-1882

me manque. S’il ne s’agit que de gagner de l’argent. J’en gagnerai, tu le vois déjà, et ma vie entière ne sera qu’un dévouement, à mes frères et sœurs. Je ferai tout, tout. Mais s’il est une chose dont je sois absolument incapable, c’est de prendre connaissance de notre situation pécuniaire et de l’administrer. Et qui le fera, Pascal ? ma tante ? Charles ?…

Ma chère Marie, écris-moi, donne-moi des détails sur les derniers jours et derniers moments de notre père. Dis-moi comment tu vas. Comment sont les enfants.

Comme je voudrais être à Tarbes ! je me ronge de rester à Paris, et de ne pouvoir rien et de ne rien savoir. Écris-moi !

Comment vivez-vous en ce moment-ci ? Qui est à la maison ? Quels sont les projets de Pascal et de la cousine ? Écris-moi, dis-moi tout, confie-moi tout. Il faut que je sache tout. Ah ! pourquoi n’ai-je pas encore une lettre de toi ? Que signifie tout cela ? Ah ! si tu tombais malade !

Je n’ai pas encore reçu d’Allemagne l’ordre de partir. J’ai probablement encore huit ou dix jours. Et je ne puis aller à Tarbes encore, il faut que j’attende. Écris-moi.

Ma pauvre Marie, console-toi, résigne-toi, soigne-toi. Tu le vois, j’ai des protections, je vais