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Page:Laforgue - Œuvres complètes, t4, 1925.djvu/51

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LETTRES 1881-1882

L’Impératrice était là ! elle s’est levée, m’a souhaité la bienvenue, m’a questionné sur ma carrière, m’a plaint longuement de la mort de notre père, m’a demandé qui soignerait mes jeunes frères et sœurs, que je lui en donne des nouvelles, et cela si sincère ! j’étais confondu. Je m’en suis bien tiré, en répondant très simplement. Puis : « Comtesse Hacke, faites visiter la galerie à M. Laforgue ». La comtesse Hacke me faisait visiter, elle est aimable, elle m’a dit que j’aille lui rendre visite, etc…

Enfin ! je suis redescendu chez moi. On m’a apporté à déjeuner — des choses innombrables et fines —, mais je n’ai faim qu’en France. J’aurai tâté de bien des cuisines !

J’ai été me promener ; rien que des boutiques allemandes.

En rentrant, je trouve des lettres : une invitation à dîner avec le docteur Velten, médecin de la Reine, et une invitation à aller lire à huit heures et demie chez la Reine ! Pour la seconde fois, représente-toi ton pauvre Jules ! Pour la seconde fois, le cœur me bat ! me bat !…

À six heures, je change de chemise (je te prie de croire que celle que j’avais mise le matin était encore propre !) Un valet me conduit chez le docteur. Je vois un vieux monsieur, charmant, qui me serre