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Page:Laforgue - Œuvres complètes, t6, 1930.djvu/120

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ŒUVRES COMPLÈTES DE JULES LAFORGUE

en faisant lentement deux fois le tour de la salle.

C’est le moment le plus intéressant du bal et sa raison d’être. C’est assurément aussi, maintenant qu’il ne monte plus à cheval à la parade, le moment de l’année où, regardé de près par ce public non ordinaire, le souverain fait son plus grand effort pour se redresser encore une fois, ne pas trop traîner les pieds en marchant, ranimer ses yeux et sourire. Comme toujours, il donne le bras à la princesse impériale, mais on voit que c’est plutôt le bras de la princesse impériale qui soutient fortement le sien.

La cour reprend sa place ; les danses commencent, mais sans beaucoup d’entrain encore ; ce sont les militaires qui vont de l’avant ; les habits noirs attendent.

Cependant l’empereur, accompagné d’un aide-de-camp, quitte sa loge, fait le tour par les corridors, a à subir en chemin quelque présentation, le plus souvent d’un chanteur ou d’une chanteuse,