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Page:Laforgue - Œuvres complètes, t6, 1930.djvu/132

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L’AVENUE DES TILLEULS



C’est le boulevard de Berlin, le centre flâneur et viveur, la promenade des Berlinois le dimanche. Tout y est : les Palais, l’Université, l’Opéra, le Corps de Garde, l’École des Beaux-Arts, l’Arsenal, l’Académie de chant (la première salle de concert), le palais du gouverneur, les grands restaurants, les vitrines les moins ternes, la Bibliothèque, l’Aquarium, l’unique café de Berlin (magnifique, et vous offrant les journaux, les revues du monde entier). À un bout de l’avenue, les Musées et l’Hôtel de Ville avec sa tour rose, et un peu plus loin, la Bourse ; à l’autre bout, la place de Paris, avec l’ambassade de France faisant vis-à-vis au Cercle des officiers, et la porte de Brandebourg (petit arc de triomphe), menant, en deux pas, au bois. Tout cela s’aligne dans un espace qu’on peut parcourir aisément en vingt minutes. Aussi l’avenue des Tilleuls n’est-elle que la double haie de ces monuments,