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Page:Laforgue - Œuvres complètes, t6, 1930.djvu/146

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ŒUVRES COMPLÈTES DE JULES LAFORGUE

ni marchands de tonneaux, ni vitriers, etc. Il faut excepter l’homme qui repasse à la roue les couteaux, les ciseaux. Mais cet homme est sinistre : au lieu de chanter pour appeler le client, il frappe d’un marteau sur sa pierre, ce qui donne un bruit peu brillant. Le Parisien tout transi se rappelle alors le sifflet des marchands de robinets.

Le facteur en uniforme militaire, avec son portefeuille aux lettres attaché devant, à la boucle de son ceinturon.

Les boîtes aux lettres des rues sont tout à fait charmantes, grandes, en fer forgé et peintes en bleu, jolies à voir. C’est pour les postes, je crois, qu’on a fait le plus de folies en Prusse. Le ministre Stephan a voulu faire grand. Des petites villes de vingt mille habitants possèdent ainsi de vrais palais.

Les commissionnaires stationnent çà et là. Casquette vernie au rouge avec un numéro et ce mot : Express. Pour quelques sous, ils vous font une commission à l’autre bout de la ville. Et avec quelle rectitude ! Une rectitude qui n’est guère possible que dans une petite ville.

Béatitude des sergents de ville dans leur corporation. Quant il pleut, vite le manteau de