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Page:Laforgue - Œuvres complètes, t6, 1930.djvu/169

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BERLIN. LA COUR ET LA VILLE

cinq bouteilles pour 3 francs), une pour des cigares.

Le spectacle se divise toujours en trois parties, les entr’actes sont longs, l’orchestre joue comme si on était venu pour lui (ce qui est un peu vrai de ce public). Tout cela est d’une longueur insupportable.

Le spectacle se compose surtout de la chanteuse, des gymnastes, de curiosités et se termine par une pantomime.

L’enthousiasme du parterre est toujours le même et pour tous les artistes. On les rappelle trois, quatre fois ; on leur demande des suppléments jusqu’à ce qu’ils n’en aient plus. Et, chose bien anti-française, quand le public s’obstine à rappeler et applaudit encore, si quelques chut se font entendre, les bravos de rappel cessent d’ensemble et d’emblée : habitude irréfléchie de discipline.

En haut comme en bas, buffet : bière, hareng, saumon, œufs durs, anchois, caviar, veau froid, langue de bœuf, jambon, gruyère. On peut avoir aussi des saucisses et du roastbeef mayonnaise. On peut même se faire apporter à sa table des viandes chaudes. Dans les silences des tours de force angoissants, le bruit dominant