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Page:Laforgue - Œuvres complètes, t6, 1930.djvu/180

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ŒUVRES COMPLÈTES DE JULES LAFORGUE

comme on fait à Paris : il faut toujours avoir ses allumettes ; elles ne sont pas chères.

L’autre sorte de magasin ne vend pas de cigares, mais du tabac et des cigarettes d’Orient exclusivement. L’enseigne est ornée de caractères turcs et russes, et la vitrine, de chibouques et de fez encadrant de petites meules de tabac turc ou russe. On n’achète guère ce tabac : outre qu’il est difficile à conserver dans sa souplesse, l’Allemand ne fait pas sa cigarette. On demande donc des cigarettes toutes faites. Ces cigarettes ne se fument guère qu’à domicile, comme la pipe.

Il y a enfin le magasin mixte qui vend des tabacs d’Orient et des cigares et, de plus, outre le tabac et les paquets de cigarettes françaises, la foule des tabacs américains pour la pipe et des cigarettes américaines. Bird’s eye, Durham Lone Jack, Fox tobacco, pour la pipe sont très recommandables, mais les cigarettes !… Il faut ajouter l’excellent Varinas des colonies hollandaises.

À la Noël, les étalages se font plus beaux : les boîtes s’alignent avec leurs cigarettes ornées d’une bague de papier doré. Cuba ! Bahia ! Manille ! Havana ! Carolina ! Cadeaux de Noël !