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Page:Laforgue - Œuvres complètes, t6, 1930.djvu/192

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ŒUVRES COMPLÈTES DE JULES LAFORGUE


LA RACE



On voit tout de suite qu’elle n’est pas affinée par le luxe.

Pas de pâleurs de civilisés ; pas de physionomies et d’allures nerveuses ; les teints sont hâlés, les cheveux plantés en brosse au milieu du front (ceci est général).

Quartier riche. — Je croise des jeunes garçons et des petites filles sortant de l’école. Les voix sont grosses, sans nuances d’intonation.

La femme. Beaux fronts, yeux et cheveux tout nature. Types de visages très variés : anglais, hollandais, hongrois, suédois. Mais voyez, par exemple, un dimanche, un pensionnat de jeunes Anglaises sortant de l’église et vous sentirez l’abîme entre une race qui a des siècles de culture et une race pauvre qui n’est à son aise que depuis une génération. Il y a d’ailleurs un contraste quotidien, celui des jeunes juives ;