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Page:Laforgue - Œuvres complètes, t6, 1930.djvu/195

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BERLIN. LA COUR ET LA VILLE


LE GEMÜTH



C’est avec fierté que les Allemands vous disent que vous n’avez pas d’équivalent à ce mot. Mais ils sont eux-mêmes bien embarrassés de définir le Gemüth. Le Gemüth, c’est l’âme allemande incomprise, la poésie, la nature, la vie intime en famille, etc…

Dans une petite ville d’eau, à l’entrée de la forêt, il y a à un arbre une planchette imprimée d’un avis. Est-ce une ordonnance de police, une indication de route ? Non, mais des vers pour vous pénétrer de votre bonheur d’être ici.

Entouré du feuillage parfumé des bois,
Comme le cœur se réjouit, comme hardiment se lèvent
Dans la poitrine de l’homme les pensées !
Il passe dans les feuillages une haleine divine ;
Adieu les soucis, adieu également
Les petites contrariétés de l’existence.