Aller au contenu

Page:Laforgue - Œuvres complètes, t6, 1930.djvu/250

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
232
ŒUVRES COMPLÈTES DE JULES LAFORGUE

Moderne[1] — Je me roule des cigarettes, tabac conservé au frais dans mon huître bronze chinois — Pas de lettres — Dîner copieux. Je coule.

Dimanche 20. — ? O — Promenade à 8 h. du matin jusque là-haut — gde impression — Notes — Le vent — Les pins gémissant, craquant comme de vieux meubles, les miaulements nasillards enfantinement plaintifs des corbeaux — la silhouette décharnée, gris de fer d’une cigogne qui file vers Strasbourg — puis droite plafonnant — silence habité des seuls oiseaux — de hautes salles — Le coucou sournois, les genêts, la flûte monotone des merles noirs à bec orangé.

Lundi 21. — À 8 h. Parti pour Strasbourg. Le petit vieux chef de gare — Mes Anglais — Le Gaulois — le Voltaire — arrivé à 10 h. Pourquoi que tu pleures, René ?[2] — Flâné, que de gasse et de gässchen ! Pas de cigognes. Tout parle français hors les soldats et les enfants. Du moins les enfants pauvres — Flâné — mangé. Hôtel de l’Europe — Café à la franç. — Café Broglie-platz. Où est le Rhin ? — Jeunes

  1. Un numéro de la Vie Moderne, la revue que dirigeait Émile Bergerat.
  2. Cf. Lettre à sa sœur, même date, tome IV.