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Page:Laforgue - Œuvres complètes, t6, 1930.djvu/73

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BERLIN. LA COUR ET LA VILLE

et aux rigueurs souvent séniles du roi, et ce roi n’était que son frère. À leur tour, l’empereur et l’impératrice usent aujourd’hui de leur autorité envers le prince héritier, et surtout envers la princesse sa femme, avec une rigueur parfois invraisemblable. Le prince ne peut faire un pas, une dépense, sans consulter son père et on lui fait sentir durement cette dépendance.

La princesse impériale ne peut choisir une dame d’honneur pour elle ou une gouvernante pour les princesses ses filles, ne peut voyager, ne peut se faire accompagner en voyage par telle dame, ne peut laisser figurer ses filles à telle fête ou à telle vente de charité, sans l’assentiment de sa hautaine et souvent insultante belle-mère. D’autre part, le prince héritier n’est pas en bons termes avec son fils, le prince Guillaume, qui, lui, a pris la popularité dans l’armée, en étalant son culte pour l’empereur. Cela suffit pour que les deux souverains gâtent leur petit-fils et sa maison ostensiblement. Le résultat de tout cela est une suite de coups d’épingles, d’avanies étalées même devant le public des bals de cour, et la fin de tout cela est aisée à deviner.

Déjà quelques habiles louvoient et s’apprêtent