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Page:Laforgue - Œuvres complètes, t6, 1930.djvu/87

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BERLIN. LA COUR ET LA VILLE

L’impératrice est impopulaire à Berlin. Ce n’est pas tant pour ses sympathies françaises, qui sont mal connues et constituent d’ailleurs un chapitre où l’Allemand est moins susceptible que nous le serions, non, mais la souveraine ne se montre jamais et semble par conséquent faire fi de son rôle aux côtés de l’empereur ; et puis, on la dit catholique et dévote, elle est hostile au chancelier ; elle est intraitable sur les questions d’étiquette ; elle méprise la bière, elle méprise toutes les simplicités et toutes les familiarités chères au cœur allemand : elle est incapable de Gemuth ; bref, elle n’est pas « d’ici ».

Ces sympathies françaises qui, tout en restant dans les limites du tact, ne sont rien moins que platoniques, les connaît-on mieux en France ? On lit dans un des ouvrages de M. Rothan[1]

  1. Gustave Rothan, auteur d’un ouvrage, les Origines de la guerre de 1870, publié en 1879, et de plusieurs volumes de Souvenirs diplomatiques dont deux : l’Affaire du Luxembourg, le prélude de la guerre de 1870 et l’Allemagne et l’Italie (1870-1871), venaient de paraître respectivement en 1882 et 1884, quand Laforgue écrivait cela.