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Page:Lamarck - Philosophie zoologique 2.djvu/396

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une pensée, rappelée par la mémoire, fait naître. Cet effort, qui transporte et dirige la portion disponible du fluide nerveux sur l’organe de l’intelligence, tend ou prépare telle partie de cet organe, et la met dans le cas, soit de rendre sensibles telles idées qui s’y trouvoient déjà tracées, soit de recevoir l’impression d’idées nouvelles que l’individu a occasion de se former.

Il est évident pour moi que l'attention n’est point une sensation, comme l’a dit M. le sénateur GARAT[1] ; que ce n’est point non plus une idée, ni une opération quelconque sur des idées ; conséquemment, que ce n’est point encore un acte de volonté, puisque celui-ci est toujours la suite d’un jugement ; mais que c’est un acte du sentiment intérieur de l’individu, qui prépare telle partie de l’organe de l’entendement à quelqu’opération de l’intelligence, et qui rend alors cette partie propre à recevoir des impressions d’idées nouvelles, ou à rendre sensibles et présentes à l’individu, des idées qui s’y trouvoient déjà tracées.

Je puis, en effet, prouver que lorsque l’organe de l’entendement n’est pas préparé par cet effort du sentiment intérieur qu’on nomme attention,

  1. Programme des leçons sur l’analise de l’entendement, pour l’Ecole normale, page 145.