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Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 1.djvu/264

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MÉDITATIONS POÉTIQUES.

Dissipe ces terreurs : la mort vient t’affranchir !
Prends ton vol, ô mon âme, et dépouille tes chaînes !
Déposer le fardeau des misères humaines,
Est-ce donc là mourir ?

Oui, le temps a cessé de mesurer mes heures.
Messagers rayonnants des célestes demeures,
Dans quels palais nouveaux allez-vous me ravir ?
Déjà, déjà je nage en des flots de lumière ;
L’espace devant moi s’agrandit, et la terre
Sous mes pieds semble fuir !

Mais qu’entends-je ? Au moment où mon âme s’éveille,
Des soupirs, des sanglots ont frappé mon oreille !
Compagnons de l’exil, quoi ! vous pleurez ma mort !
Vous pleurez ! et déjà dans la coupe sacrée
J’ai bu l’oubli des maux, et mon âme enivrée
Entre au céleste port.