Aller au contenu

Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 8.djvu/349

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Malheur à lui si l’on m’a dit vrai ! Il a laissé le certain pour l’incertain.

» Le jour du combat prouvera lequel de nous deux s’est trompé.

» Mon glaive se réjouit dans ma main victorieuse ; le fer de mon ennemi verse des larmes de sang.

» Les guerriers les plus redoutables tremblent à mon aspect.

» Mon nom doit troubler leur sommeil, si la terreur leur permet de goûter quelque repos.

» Si je ne craignais d’être accusé de trop d’orgueil, je dirais que mon bras seul suffit pour ébranler l’univers. »

Kaled ayant continué sa route, se trouvait alors en présence de l’armée de Beni-Abess. Les pleurs et les cris des prisonniers étant parvenus aux oreilles d’Antar et de ses guerriers, ils crurent reconnaître des voix amies, et allèrent en prévenir Zohéir, qui envoya sur-le-champ un cavalier nommé Abssi pour reconnaître l’ennemi. Kaled, l’apercevant de loin, s’écria : — « Voilà un envoyé de Beni-Abess qui vient me faire des propositions ; je ne veux en écouter aucune. J’entends faire une guerre d’extermination ; tous les prisonniers seront esclaves. Mais d’où leur vient le butin qu’on aperçoit ? sans doute ils s’en seront emparés pendant que Djida était à la chasse aux lions. » Alors il envoya Zé-