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Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 8.djvu/350

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baïde, un de ses guerriers, à la rencontre de l’envoyé de Zohéir, avec ordre de prendre connaissance de sa mission, et de s’informer du sort de Djida. Quand ils se furent joints, Zébaïde, prenant la parole : — « Ô vous qui venez ici chercher la mort, dit-il, hâtez-vous de dire ce qui vous amène, avant que votre tête roule dans la poussière. — Je méprise vos vaines menaces, répondit Abssi ; bientôt nous nous rencontrerons sur le champ de bataille. Je viens ici pour trois choses : vous annoncer, vous prévenir, et m’informer. Je vous annonce que nous nous sommes emparés de vos femmes et de vos troupeaux. Je vous préviens que nous allons vous livrer un combat terrible, sous la conduite du vaillant Antar. Je viens m’informer du butin que vous avez fait, car nous savons que vous avez attaqué les trois tribus Beni-Kenab, Beni-Amar et Beni-Kélal. J’ai dit ; répondez. — Ce butin, dit Zébaïde, nous est venu sans peine ; la terreur du nom de Kaled a suffi. » — Puis il raconta ce qu’on a lu plus haut touchant le père d’Ablla, et ajoutant que mille guerriers avaient été envoyés pour surprendre Beni-Abess : « À mon tour, continua-t-il, je vous demande des nouvelles de Djida. — Elle est prisonnière, répondit Abssi, et souffrante de ses blessures. — Qui donc a pu la vaincre, elle aussi brave que son mari ? dit l’envoyé de Kaled. — Un héros à qui rien ne résiste, reprit Abssi : Antar, fils de Chidad. »

Les deux envoyés ayant rempli leur mission, revinrent en rendre compte à leurs chefs. Abssi, en arrivant, s’écria : « Ô Beni-Abess, courez aux armes pour laver l’affront que vous a fait Beni-Zobaïd. » — Puis, s’adressant à Zohéir, il dit les vers suivants :