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Page:Lamontage - Par nos champs et nos rives, 1917.djvu/126

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le vieux « ber »



À tes fils, Dieu donna le trésor attendu.
Dans le vieux « ber », on mit le drap de belle teinte,
Le drap de fine toile, avec soin, étendu,
Et l’ancien édredon, fait à la « courte pointe »…


L’enfant « profite ». Il rit, chante comme un pinson.
La force des anciens croît en sa chair vivace ;
Et le couple joyeux contemple, à l’unisson,
Le vieux « ber », espérance et gloire de la race !…


— « C’est le premier, dit l’homme, et non pas le dernier,
« Mon grand-père en eut quinze, et mon père en eut treize,
« Ce qui n’empêcha pas que l’orge, en leur grenier
« Fut comble, et que tous deux vécurent très à l’aise !…

« Nous en aurons bien douze, hein, femme, qu’en dis-tu ?
« J’ai bon pied, je suis jeune encore, et résistable :
« Je bêchera, plus fort et sèmerai plus dru,
« Il ne manquera pas de pain sur notre table !… »