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Page:Lampryllos - La Mystification fatale, 1883.djvu/14

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Je crois qu’il faut penser tout le contraire, c’est-à-dire que les anciennes éditions, pour parer à cette fausseté historique, ont été falsifiées par la suppression du filioque, et que les modernes en l’y insérant de nouveau ont rétabli le texte primitif de ces actes. Voici les raisons de mon assertion. Comment peut-on admettre que le filioque ne se trouvât pas dans l’état primitif de ces actes lorsque l’anathématisme III dit : « Quiconque ne croit pas au St-Esprit, ou qui ne croit pas qu’il procède du Père et du Fils, ou ne dit pas qu’il est coéternel au Père et au Fils, et qu’il leur est égal, qu’il soit anathème ? » En outre, je trouve que le même phénomène de la présence du Filioque se retrouve dans divers conciles de Tolède, qui ont suivi le troisième, aussi bien que dans d’autres conciles célébrés dans les Espagnes. Ainsi, il faudrait encore taxer de falsification les actes des conciles de Tolède IV, VI, VIII, XI, XII, XVI, XVII, sans compter ceux de Mérida. Ce qui est énorme et inacceptable.

En effet dans les actes du concile IV, assemblé en l’an 633, et composé des évêques de l’Espagne et de la Gaule Narbonnaise, tous pays occupés par des Goths et des Suèves, le canon premier dit, qu’il faut suivre la foi promulguée à Nicée et à Constantinople, et néanmoins le texte du symbole s’y trouve avec le filioque sans qu’il ait précédé aucune discussion, aucune considération sur la convenance de son insertion, mais comme une chose indiscutable et revue. (Labbe, tome VI, pag. 1450.)