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Page:Lampryllos - La Mystification fatale, 1883.djvu/141

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nius y fait, dans une note, la remarque que cet argument ne vaut rien, puisque cette nouveauté avait cours en Occident, dès le VI siècle. M. Laemmer s’empare aussitôt de cette observation et la fait sienne[1], mais il se tait sur le reste de la note, où il est prouvé qu’il ne s’agit point de Severus patriarche d’Alexandrie, mais d’un autre, son homonyme, patriarche d’Antioche qui a fleuri commencement du VI siècle. (Zernicavius pag. 119.) Quoi qu’il en soit de l’auteur ou de la date, ce rituel fut falsifié dans le passage en question, probablement lors de l’occupation de la Syrie par les Croisés ; il est probable que cela se fit sur la base d’une autre falsification, dont on ne peut préciser la date[2].

  1. XV. In Severi Patriarchae Alexandrini Rituali Syrorum Symbolum Constantinopolitanum cum additamento Filioque legitur. Monacho Baturinensi id magnopere displicet. Unde exclamat : Αλλα πως αν επι της απο Χριστου Ζ’ Εϰατονταετηριδος, πιστευσειε τις επιπολασαι παρα Συροις την τοιανδε προσθηϰην, ην ϰαι παρ’ αυτοις τοις Λατινοις, περι που το τελος της Η’ αναφυεισαν ισμεν ϰαι ϰαινοτομηθεισαν ; (= At quomodo iam saeculo VII auctum esse potuit symbolum apud Syros, cum apud ipsos Latinos nondum auctum fuit, nisi iam demum post octavum elapsum saeculum ?) Fundamentum huiusmodi obiectionis apparet in errore historico niti ; res namque exploratissima est, additionem circa annura 600 factam fuisse.
  2. Sur l’aversion des Chrétiens de Tyrie contre les Croisés, leur éloignement des us et coutumes des Francs, et la réprobation manifestée par eux des dogmes occidentaux, y compris celui du Filioque, voir les dépositions des historiens latins de cette époque : Jacques de Vitry évêque latin d’Acre, Sanudo Torcello de Venise et Mathieu Pâris, cités par Zernicavius (vol. II, pag. 563—65.) Comment donc ces Chrétiens auraient-ils pu, dans de telles dispositions d’esprit, supporter le