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Page:Lampryllos - La Mystification fatale, 1883.djvu/18

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d’usage, une fraude pieuse, ils n’ont fait que restaurer, à leur insu, l’état génuine de la rédaction primitive.

Si l’on n’admet pas cette élucidation, et que l’on veuille entacher tous ces actes de falsification, il leur devient alors impossible de nous expliquer comment cette addition, de l’aveu de tous, a eu son origine dans les Espagnes, sans savoir nous dire par qui, et comment, et quand ; car dans aucun de ces actes ne paraît une proposition, discussion ou explication sur la convenance de cette addition, ce qui produit le grand embarras de ceux qui soutiennent la nécessité de son insertion.

St-Antonin, archevêque de Florence, qui avait assisté au concile réuni en cette ville, écrivait dans sa chronique (pars III, titul. 22, capit. XIII), sur le filioque, ce qui suit : « Assurément on doit croire qu’il a été ajouté par le Pape ou par quelque concile, car quel autre aurait osé le faire ? Cependant, par quel Pape, par quel concile ? Nous n’en savons rien. - Certum est nec credendum ab alio appositum, nisi a Papâ vel aliquo concilio. Quis enim alius hoc praesumpserit ? Verum a quo Papâ, vel concilio non usquequaque certum. » (Chron. pay. III, tit. III, c. 13, § 13, cité par Ffulkes, pag. 417.) Mêmes embarras d’André, évêque de Coloseen, pendant les sessions tenues dans la ville de Ferrare. Mêmes embarras encore de Thomas d’Aquin (Quaestionum pars I, quaest. 36, cap. 2) et dernièrement de Thomas, de la Compagnie de Jésus, et de Pierre Pithée (dont on peut voir les passages cités