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Page:Lampryllos - La Mystification fatale, 1883.djvu/201

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toujours enseigné et enseigne encore que, dans la sainte Trinité de même qu’il ne faut pas diviser l’essence, il ne faut pas non plus confondre les hypostases, quoi qu’en puissent dire les hérétiques, les Sabelliens. Mais les Docteurs de l’Occident confondent aujourd’hui les hypostases du Père et du Fils (et tombent, en conséquence dans le sabellianisme), du moins en tant qu’ils admettent entre le Père et le Fils, outre l’unité d’essence, une espèce d’union particulière en vertu de laquelle ces deux personnes, par une action une et indivisible, comme ils disent, font procéder le Saint-Esprit, et sont pour Lui, non point deux principes ou deux auteurs, mais un seul principe et un seul auteur.

4° Suivant la doctrine de l’Église universelle, toutes les trois personnes de la très-sainte Trinité ne font l’unité que par leur essence commune ; il s’ensuit que la même unité qu’a le Fils avec le Père, le Saint-Esprit l’a également. Mais les Docteurs de l’Occident admettent de nos jours que le Fils a avec le Père une plus grande unité que le Saint-Esprit, lorsqu’ils affirment que le Père et le Fils sont un aussi par rapport à cette action commune par laquelle Ils tirent d’Eux l’Esprit-Saint, qu’ils sont un en tant que seul principe éternel et indivisible du Saint-Esprit.

5° L’Église universelle ne reconnut jamais en Dieu que l’unité d’essence et la trinité de personnes. Mais les Docteurs d’Occident non-seulement reconnaissent aujourd’hui, dans la Divinité, l’unité et la trinité, mais en même temps ils y introduisent la duplicité. Ils reconnaissent l’unité, car ils enseignent que le Père, le Fils et le Saint-Esprit ne sont qu’un par essence ; ils reconnaissent la trinité, car ils enseignent que le Père, le Fils et le Saint-Esprit sont trois personnes ; ils introduisent la duplicité, car ils enseignent que le Père et le Fils forment un principe éternel et indivisible par rapport au Saint-Esprit, en tant que son principe, mais que le Saint-Esprit, par rapport à Eux, en forme un second, en tant que procédant de ce principe.

Toutes ces idées-là sont incontestables : cela saute aux yeux ; elles sont basées sur la doctrine positive de l’Église universelle, et établies, sans le moindre effort, d’après les principes d’un sain raisonnement.

II. — Quelles considérations présentent d’ordinaire les théologiens de l’Occident à l’appui de leur idée que l’Esprit-Saint procède également du Fils ?

De toutes celles qu’ont imaginées les scholastiques, on avance