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Page:Lampryllos - La Mystification fatale, 1883.djvu/200

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procède uniquement du Père et ne procède pas en même temps du Fils ?

Voici les principaux :

1° C’est une vérité incontestable, admise par tous les Chrétiens, soit de l’Église d’Orient, soit de l’Église d’Occident, que, dans la sainte Trinité, le Père, le Fils et le Saint-Esprit sont un par essence, mais distincts comme personnes, et par conséquent ont des attributs de deux sortes : des attributs essentiels, inséparables et communs à Eux tous, et des attributs personnels, distincts, appartenant exclusivement à chacun d’Eux séparément. Voici maintenant la question : À quoi faut-il rapporter dans le Père la procession du Saint-Esprit (de même que la génération du Fils) ? Est-ce à l’essence du Père ou à sa personnalité ? Si c’est à l’essence, on doit nécessairement admettre que le Saint-Esprit procède, non-seulement du Père et du Fils, mais encore de Lui-même (absurdité que repoussent même les Chrétiens d’Occident), car l’essence, chez toutes les personnes de la Divinité, est une et indivisible. Et si c’est à la personnalité, on est bien forcé de reconnaître que l’Esprit-Saint procède uniquement du Père ; car le Père, en tant que personne, est tout à fait distinct du Fils et du Saint-Esprit, et ce qui appartient à l’un d’Eux ne peut point appartenir à un autre.

2° C’est une vérité incontestable, également admise, depuis l’antiquité, par tous les Chrétiens, que, dans la sainte Trinité, à côté de la trinité des personnes il n’existe qu’un seul principe, μοναρχία. Nous aussi nous maintenons en tout point cette vérité, et nous professons l’unité de principe dans la Divinité, lorsque nous disons que c’est d’un seul et même Père qu’est engendré le Fils et que procède le Saint-Esprit. Mais les Chrétiens d’Occident ne le maintiennent pas ; ils admettent deux principes au milieu d’un seul, quand ils disent que le Saint-Esprit procède du Père et du Fils ; car le Père et le Fils ne sont qu’un par essence, mais, en tant que personnes, Ils sont deux, et n’ont entre Eux que leur unité d’essence, qui puisse constituer un principe unique pour le Saint-Esprit. Or, admettre que la procession du Saint-Esprit se rapporte à l’essence du Père et du Fils, qui, comme nous l’avons fait voir, est commune même au Saint-Esprit, ce serait admettre une absurdité.

3° Toute l’Église chrétienne, en Occident, comme en Orient, a