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Page:Lampryllos - La Mystification fatale, 1883.djvu/29

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possible de garder le moindre doute. D’ailleurs les sectateurs de l’Adoptianisme ne prétendaient aucunement qu’il fallait insérer leur doctrine dans le corps du symbole. Sentant bien la faiblesse de ce subterfuge, que fait le consciencieux éditeur pour lui donner un tonique ? Il fausse le texte d’Alcuin en y interpolant le mot de nomina, qui n’existe point dans les autres éditions, pour lui faire dire nova nomina, nouvelles dénominations ; ce qui trouble le sens de ce que veut dire l’auteur. Précisément au moment même où il s’occupe du précepte commandé par Alcuin de ne rien ajouter à ce qui avait été énoncé par les anciens ou par l’Église, au même moment il le viole lui-même envers Alcuin. Il est vrai que le cauteleux abbé met cela en parenthèses pour faire croire que cela est une variante qui se trouve dans d’autres éditions ; mais il ne le démontre nullement.

Parmi les divers ouvrages d’Alcuin, on en voit un qui porte le titre : Alcuini libellus de processu Spiritus Sancti, où la question est traitée en règle, avec tout l’apparat de la dialectique des Scolastiques, au soutien de la procession dyadique. On regarde généralement cet écrit comme appartenant à Alcuin ; mais Sirmond nous avertit qu’il l’a rencontré quelque part sous le titre de incerti auctoris (edit. Froben, tom. II, pag. 743) ; ceci est plus sûr, puisque ce traité se trouve en complète contradiction avec l’épître d’Alcuin aux Frères Lyonnais, qui est bien authentique, et que personne n’a osé attaquer de forgerie.