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Page:Lampryllos - La Mystification fatale, 1883.djvu/30

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Il y a encore deux passages dans les écrits d’Alcuin, où, en parlant de la procession, il ne mentionne que seulement le nom du Père, sans y ajouter celui du Fils, c’est dans les Officia per ferias (édit. Migne, tom. II, col. 292), et dans le Commentaire in Joannem (id. col. 623). Si dans les autres écrits d’Alcuin la procession dyadique paraît soutenue, ces passages ne nous donnent-ils pas à penser qu’ils sont faussement attribués à Alcuin ?

Il y a encore, dans le même volume (pag. 65-77), un autre ouvrage d’Alcuin, de Fide sanctae et indivisibilis Trinitatis, qui passe pour authentique et où le filioque est soutenu. Il y a lieu d’en douter après ce que nous avons cité ; excepté si l’on admet l’explication qui nous est donnée par Ffoulkes dans son An Account (pag. 25), c’est qu’Alcuin aurait écrit cet ouvrage, lors de l’impulsion qui fut donnée par Charlemagne à ses théologiens les Théodulphe, les Ænéas, les Ratram etc., pour soutenir la double procession, mais qu’après la réfutation envoyée par Adrien Ier, dont nous allons nous occuper à l’instant, Alcuin se serait converti et aurait changé d’opinion.

Ne serait-ce pas pour ce motif que la Congrégation de l’Index a dépouillé Alcuin, aussi bien que St-Paulin, évêque de Nôle, de leur titre de saint, ou, comme s’exprimerait Thomas James, ne serait-ce pas pour cela qu’on les a disainted, désanctifiés ? Il y a lieu de s’étonner que l’on ait épargné Paulin, archevêque d’Aquilée. La sentence de Baronius et de Combefisius devait y encou-