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Page:Lampryllos - La Mystification fatale, 1883.djvu/47

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qu’il procède du Fils. » C’est un bien anodin truïsme[1] ; un symbole est une déclaration, et non une dissertation où l’on doit spécifier les cas contraires ou parallèles. Il y est dit que l’existence du Fils dérive du Père sans y ajouter et non du St-Esprit ; s’en suit-il qu’il dérive lu St-Esprit, aussi bien que du Père ? Cet amusant truïsme ne peut être de la part d’un Fleury qu’une espèce d’acquit d’obéissance, propter metum Judæorum. Nous rencontrerons une semblable ineptie dans la troisième partie ce travail.

Baronius, dans ses annales, parle de cette espèce de sanction, mais pour en affaiblir la portée, il la met en l’air comme une remarque impersonnelle, pendant qu’il devait la désigner, comme venant de la part, et de la bouche de Léon lui-même. La plupart de ceux qui se décident à mentionner ce mémorable événement, ne se rapportent qu’à Anastase le Bibliothécaire, qui dans sa citation ne précise pas, si ces paroles sont de Léon ou d’Anastase lui-même. Là, Baronius (ann. 808) nous dit que par l’érection de ces écussons, Léon entendait seulement condamner les Francs qui avaient osé insérer l’addition, sans en avoir préalablement demandé la permission. Mais lui-même a vu, lu et publié quelques pages auparavant, le contenu de la conférence des légats de Charlemagne avec Léon III, où il s’abritait sous la défense

  1. C’est le comte de Maistre qui a emprunté ce mot au vocabulaire anglais : je m’en sers après lui.