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Page:Lampryllos - La Mystification fatale, 1883.djvu/48

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expresse, absolue, impérative du concile d’Éphèse, par laquelle il était ordonné de n’attenter en rien, au symbole promulgué à Nicée et à Constantinople, de n’en rien retrancher, de n’y rien ajouter. Son annotateur Pagi dit dans le même endroit, que Léon, quoique adoptant dans sa pensée la double procession, se décida néanmoins à prendre ce parti, ne Græcos alienaret, pour ne pas s’aliéner les Grecs ; mais la souscription jure avec cette affirmation ; elle est trop solennelle, pour laisser place à une telle supposition. Pagi aurait plus convenablement fait de dire : ne a Græcis alienaretur, pour ne pas s’aliéner des Grecs, c’est-à-dire de l’Orthodoxie elle-même. D’autres vous disent que Léon désapprouvait l’insertion du Filioque, comme faite irrégulièrement, mais qu’il en approuvait la doctrine. Ceci jure avec les paroles pro amore et cautelâ orthodoxæ Fidei. La foi orthodoxe est celle qui est contenue dans le symbole qui précède, et non dans les opinions des uns et des autres, contre lesquels fut érigé ce monument. Des auteurs protestants même se laissent entraîner par ces puérilités.

Bellarmin nous enseigne gravement, que Léon a fait exposer de cette manière le symbole primitif, sans l’addition, afin que les Orientaux ne puissent croire, que les Occidentaux le réprouvent quand il est dépourvu de cette addition (de Christo lib. II cap. 27). Tel est le sens général de son dire, traduit par Zernicavius (tom. Ier pag. 431). Je n’ai pas pu avoir à ma disposition le texte latin,