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Page:Lampryllos - La Mystification fatale, 1883.djvu/52

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Labbe prétend que Léon, par tout cela n’entendait que donner une marque de respect à la vénérable antiquité. La question ne consiste point en cela, mais en ceci : Léon, dans le fond de sa conscience, admettait-il l’orthodoxie de l’addition, Oui ou Non ? Voilà où se trouve le nœud de cette discussion. Labbe, pour soutenir l’affirmative, prête à la pensée de Léon III le calcul d’un conseiller de Néron, lequel l’excitait à se défaire furtivement et sans bruit de sa mère, puis de lui ériger un temple, des autels, et autres marques éclatantes de sa piété. Templum et aras et alia ostendandae pietatis ! Expliquons-nous bien ; s’agit-il du vrai respect ou du faux ? Le vrai respect ne consiste point à montrer sa vénération pour une personne, pour une idée, par des apparences de déclaration solennelle, puis dans sa conduite privée de la mépriser. Il ne consiste point à donner des marques d’assentiment en public, puis en cachette de s’en moquer. Et c’est ce jeu indigne, que Labbe veut attribuer à Léon III. Mais quand est-ce que la fine réplique a manqué à des gens qui veulent, à tout prix, chicaner contre l’évidence même ? Lorsque le loyal Hergenrother touche à cet événement, dans ses notes sur la sainte Mystagogie de Photius, il ne s’aventure pas à parler de lui-même, mais comme par acquit de convenance, il se borne à renvoyer aux deux apostats : Beccus et à Allatius dont nous nous occuperons plus tard.[1]

  1. Toutes ces ambages et inepties affectées du même genre ont