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Page:Lampryllos - La Mystification fatale, 1883.djvu/89

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italiennes, si ces papes n’appelaient pas les empereurs tudesques pour renverser l’œuvre de Crescentius et de ses fils, avant qu’elle ne fût consolidée par le temps ? C’est un vaste horizon à considérations, comme la question à savoir quelles auraient été les destinées du monde, si Alexandre n’était pas mort à la fleur de l’âge.


§ XIX. — Seconde invasion tudesque ; la papauté tudesque déchoit de l’orthodoxie.


Benoît chassé de Rome, se réfugia en Allemagne près de l’empereur Henri II, qu’il engagea à faire une seconde descente en Italie. La première avait déjà été faite pour renverser le roi de Lombardie, et avait été signalée par la destruction de Pavie et le massacre de tous ses habitants, qui étaient tombés aux mains des soldats de l’armée impériale. Henri donc ne demandait pas mieux, et il se mit marche pour la seconde invasion. Benoît prit le devant de son patron, et la terreur qui précédait son arrivée par l’exemple de la ruine de Pavie, fit que son protégé fût reçu à Rome sans résistance aucune. Le pape canonique, pour éviter le sort de Jean XVI, s’en alla fugitif. Henri arriva à Rome en l’an 1014, renversa le gouvernement national, et rétablit dans les mains de son pape, Benoît VIII, le pouvoir criminel. Pendant son séjour à Rome, Henri, dont l’imbécillité dévote lui a valu d’être rangé parmi les saints, malgré tous ses massacres de