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Page:Lampryllos - La Mystification fatale, 1883.djvu/90

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Pavie, Henri demanda aux prêtres de Rome, pourquoi après la lecture de l’Évangile, ils ne chantaient pas le symbole de la foi comme il était d’usage dans les autres pays ? Ils répondirent que l’Église romaine, n’ayant été jamais atteinte d’hérésie, n’avait pas besoin d’attester sa foi par l’énonciation du symbole qui l’a définit. Il n’appartient pas à mon sujet de parler de la bourde que contient la première partie de cette réponse. D’autres l’ont surabondamment prouvé ; mais, quant à la conclusion que ces prêtres en tiraient, c’était, comme à l’ordinaire, un piteux subterfuge, basé sur un mensonge capital, puisque avant la mesure prise par Léon III, dont nous avons parlé précédemment (pag. 31), le symbole était récité pendant la Messe à Rome comme partout ailleurs. Nous avons déjà vu que la suspension des écussons avait été un expédient imaginé par Léon III contre les exigences de Charlemagne. Elle fut maintenue par ses successeurs dans la fausse position où ils se trouvaient pendant deux siècles à peu près entre la dictée de l’Orthodoxie et les ménagements qu’ils étaient obligés de garder envers les empereurs et les rois d’Occident. Toutefois l’empereur persuada au pape Benoît de faire chanter le symbole à la Messe solennelle ; ce fut alors qu’à Rome pour la première fois le symbole, au lieu d’être récité, comme d’ordinaire, fut chanté, et qu’il y fut pour la première fois altéré par l’interpolation du filioque, c’est-à-dire adultéré. (Voir Fleury, liv. 58,