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Page:Lampryllos - La Mystification fatale, 1883.djvu/96

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italiens. Lisez plutôt le Dante, Pétrarque, Savonarole etc. etc. Qu’il me suffise de citer à l’appui la page éloquente d’un des plus grands historiens de la Péninsule, de Guicciardini.

« Dès qu’ils eurent affermi sur ces fondemens leur domination temporelle, ils négligèrent peu à peu le soin du salut des âmes ; ils perdirent même la mémoire des préceptes divins, et tournant toutes leurs idées vers les grandeurs mondaines, ils ne se servirent plus de l’autorité spirituelle que comme d’un moyen pour accroître leur pouvoir et leurs richesses : en un mot, de pontifes suprêmes et uniques, ils déchurent jusqu’à n’être plus que des princes séculiers comme il y en avait tant. Dès lors leurs plus ardens désirs, leur plus grand intérêt, ne furent plus la sanctification de la vie, le triomphe de la religion, le zèle et la charité envers leurs semblables ; mais les intrigues de la politique et la guerre contre les chrétiens : après quoi ils allaient, le cœur plein de fiel et les mains ensanglantées, offrir à Dieu leurs sacrifices ; mais l’accumulation de trésors ; mais

    infâme… Les cardinaux secondent le pontife et le flattent ; ils le louent et l’admirent sans cesse : cependant tous également le craignent, et surtout ils tremblent devant son fils, le fratricide, devenu assassin, de cardinal qu’il était auparavant. C’est par la volonté et le caprice de celui-ci que toutes choses sont gouvernées, tandis qu’à la manière des Turcs, il se fait garder par des soldats armés, et qu’il se cache au milieu d’un troupeau de courtisanes. Par son ordre, on tue, on blesse, on jette dans le Tibre, on empoisonne…, etc. » — Burchard. diar. roman. apud Eccard. t. 2, p. 2144 et sep.