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Page:Lange - Histoire du matérialisme, Pommerol, 1879, tome 2.djvu/627

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sans aucune cause, de leur mouvement rectiligne, (Hartenstein, I, p. 217).

33 [page 55]. System of Logic, book II, p. 96, 3. édition.

34 [page 56]. C’est, il est vrai, une tout autre question de savoir si la loi de causalité ne doit pas finalement être ramenée à une forme tellement épurée que les concepts secondaires anthropomorphiques, que nous rattachons à la représentation de la cause comme à celle de la nécessité, de la possibilité, etc. disparaissent complètement ou du moins soient réduits à un minimum inoffensif. Assurément, dans ce sens, même la catégorie de la causalité ne peut prétendre à l’inviolabilité ; et si, par exemple, Comte élimine complètement le concept de cause et le remplace par la série constante des événements, on ne peut attaquer sa méthode en s’appuyant sur l’aprionté du concept de cause. On peut également, dans cette méthode, séparer un facteur indispensable d’avec les additions fournies par l’imagination, et plus la culture intellectuelle progresse, plus devient nécessaire une épuration de ce genre (comme par exemple aussi pour le concept de force !). Quant à la causalité, il importe fort, comme on le verra plus tard, d’éliminer foncièrement une, au moins, des représentations secondaires anthropomorphiques, celle qui prête à la cause première (Ur-Sache), comme pour ainsi dire à la partie active et créatrice une dignité et une importance plus élevée qu’à la série.

35 [page 58]. Mon changement d’opinion sur ce point était déjà préparé par des études personnelles, lorsque parut l’important ouvrage du Dr Cohen sur la Théorie de l’expérience, de Kant ; cette publication me détermina à faire de nouveau une révision totale de mes idées sur la Critique de la raison, de Kant. Le résultat fut que, sur la plupart des points, je me trouvai forcé de me mettre d’accord avec l’opinion du Dr Cohen, en tant qu’il n’était question que de l’exposé objectif des idées de Kant, toutefois avec la restriction que, même encore aujourd’hui, Kant ne me paraît nullement aussi exempt de contradictions et d’hésitations que Cohen le représente. Nous avons maintenant un commencement de la philologie de Kant, qui vraisemblablement sera bientôt imité, et il est tout naturel que cette philologie, comme la philologie aristotélicienne de l’école de Trendelenburg, commence par comprendre l’objet de ses études dans le sens d’une unité exempte de contradictions. Les points, où cela n’est pas réalisable, apparaîtront, sur cette voie de la manière la plus certaine. Pour le sens complet donné ici de la chose en soi, on trouvera les passages décisifs notamment dans les chapitres relatifs aux phénomènes, aux noumènes et à l’amphibolie des concepts de réflexion. — Voir d’ailleurs Cohen : Kant’s Theorie der Erfahrung, p. 252 et suiv.