Aller au contenu

Page:Larguier - L'an mille, 1937.djvu/100

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

cours de ce siècle qui s’achève, celle de 1914 et celle que nous avons vue. Déjà, il y a quatre-vingts ans, un critique d’art faisait remarquer justement que les batailles de la Somme et de Verdun ne pouvaient avoir leur peintre. Il avait raison, Van der Meulen, le baron Gros ou Horace Vernet n’auraient rien compris à ces plaines de la Picardie ou de la Champagne, désertes, hérissées de fils de fer et creusées de tranchées. Ils eussent en vain cherché de tumultueuses parades, des formations en carrés et des charges de cavalerie. Des milliers d’hommes étaient ensevelis dans les boyaux d’argile ou de craie, et le général qui les commandait n’avait ni escorte cabrée ni chapeau à plumes. C’était un homme vêtu sobrement de bleu, dans une salle de mairie villageoise ou de villa abandonnée, avec, à côté de lui, une carte au dix-millième et un téléphone… S’il assistait au dé-