Aller au contenu

Page:Larguier - L'an mille, 1937.djvu/99

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

drais pas blasphémer… Ce serait imbécile et enfantin de vouloir nier Napoléon, mais ne sommes-nous pas injustes ?… Tenez, le solitaire douloureux qui va s’éveiller dans un instant derrière cette cloison… n’apparaîtra-t-il pas aux hommes de l’avenir comme le plus haut génie militaire de tous les temps ?… Seulement, voilà, il n’a autour de lui d’autre prestige que celui de sa solitude. On ne peut pas le représenter, entrant dans des villes prises, à la tête d’un état-major empanaché, d’un peloton de maréchaux brodés d’or, couverts de croix, avec de grands bicornes frisés de plumes et des sabres d’émir mahométan, dans le cri des trompettes et le roulement des tambours. L’imagerie n’intervient pas et il y a au moins deux cents ans qu’est mort le dernier peintre d’histoire de batailles et de scènes militaires.

« Il y eut de grandes guerres au