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Page:Larguier - L'an mille, 1937.djvu/94

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pleine de livres dont les reliures aux fers brillants paraissaient neuves.

La chambre de la vieille Lætitia Bonaparte, dit le Président au Préfet de police demeuré sur le seuil… Voyez… rien n’a été déplacé depuis 1815 ; on n’a touché à rien, tout est là comme autrefois. On pourrait mettre des draps au lit et y coucher ce soir avec l’oreiller sur lequel madame Mère appuyait sa tête, avec les couvertures dont elle se servait et, avant de s’endormir, on pourrait lire un de ces volumes qu’elle n’ouvrit sans doute jamais car elle se souciait fort peu de littérature…

Il parlait à voix basse, car le cabinet où reposait le général Malglève était tout près de là, et il éteignit le lustre de cristal et d’or.

La chambre parut brusquement sombrer dans le passé, dans les ténèbres des jours morts et de l’histoire. Il referma doucement la porte et ils