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Page:Larguier - L'an mille, 1937.djvu/95

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revinrent dans le bureau ministériel.

— Ceci, reprit Dominique Dorval, devait être un des salons de l’hôtel, et je ne suis jamais venu là sans donner une pensée à la vieille Corse farouche qui avait fui son île natale avec sa nichée de fils et de filles qui devaient être des rois et des reines par la volonté du plus petit, de ce Naboulione taciturne et fiévreux qui devait être empereur !

« Je les vois aux environs de 1812, dans cette pièce où nous sommes… Les petits fuyards qui s’accrochaient à sa jupe étaient des personnages royaux qu’elle réunissait parfois ici. Il y avait là Joseph Bonaparte, l’aîné, qui était roi d’Espagne ; Jérôme, qui était roi de Westphalie ; Pauline, cette aimable et jolie princesse Borghèse, qui posait nue dans l’atelier de Canova, toute cette formidable famille.

J’imagine de véhémentes scènes…