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Page:Laroche - Fould - L Enfer des femmes.pdf/100

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dérangea tout doucement le rideau pour regarder qui venait.

— Mademoiselle, dit-elle sans se déranger, c’est lui ! Il est grand, bien fait, blond, charmant. Ah ! il m’a vue !

Elle rebaissa vivement le rideau.

— Qu’importe ! dit tranquillement Lydie.

— Comment qu’importe mademoiselle ? Mais savez-vous que s’il est aussi bon qu’il est beau, je crois que nous n’irons pas au couvent.

— Il vous plaît à ce point ?

— Oui, et je voudrais être à tantôt pour que vous pussiez le voir.

— Si ce hasard dont vous me parliez ce matin allait se rencontrer ? Je le croirais presque.

Lydie ne pensait pas à changer de résolution ; mais malgré le peu de confiance que lui inspirait le choix de son cousin, elle laissa sa lettre inachevée.

Victoire, toujours de plus en plus pressée, fit avertir que la calèche était prête et que mademoiselle de Cournon pouvait continuer ses emplètes. Celle-ci accepta pour voir Paris. On se promena jusqu’à six heures, en rentrant à l’hôtel la petite modiste dit à mademoiselle de Cournon :

— Que pensez-vous de ce que vous avez vu ?

— J’en suis émerveillée ; mais ces rues étroites et tristes me font mal, je voudrais avoir assez de fortune