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Page:Laroche - Fould - L Enfer des femmes.pdf/99

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— Vous irez ce soir.

Elles descendirent chacune de leur côté pour déjeuner, Lydie ne put se résoudre à voir Violette prendre le chemin de l’office.

— Ne déjeunez pas ici, lui dit-elle vivement, allez déjeuner à votre magasin et revenez vite.

— Je vous comprends, répondit la petite.

— Vous êtes un ange !

Monsieur de Cournon trouva sa cousine plus séduisante que la veille. Lorsqu’on lui adressait la parole, elle répondait sans hésiter ; il s’aperçut même qu’elle avait de l’esprit. Il lui annonça que le soir son prétendu dînerait à l’hôtel et aurait bien voulu deviner ce qu’elle pensait de cette nouvelle ; mais Lydie garda le silence avec une réserve si digne et si sérieuse, qu’elle ôta l’envie de l’interroger. Le comte se proposait de la remettre au couvent si elle n’acceptait pas Dunel, car selon lui il aurait fait son devoir en essayant de la marier. Il alla s’installer dans le salon pour attendre le jeune prétendant.

À midi la grosse porte de l’hôtel cria sur ses gonds en poussant dans les airs un triste gémissement qui retentit au fond du cœur de Lydie. Elle écrivait une lettre à la supérieure de Sainte-Marie pour lui annoncer son retour au couvent.

— Qu’est-ce donc ? dit-elle, ce cri m’a glacée.

Violette courut à la fenêtre qui donnait sur la cour et