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Page:Laroche - Fould - L Enfer des femmes.pdf/131

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porte de la première pièce, où se tenait la gouvernante qui l’avait amenée, et revint bien vite.

— Regardez-moi, dit-elle en se tenant bien droite. Ma chère maîtresse, votre femme de chambre est une grande dame.

— Vous ? Est-il possible ?

— Mon Dieu, oui, malheureusement, car elle ne pourra plus passer sa vie près de vous, vous coiffer, vous habiller ; mais elle gardera désormais ce titre d’amie que vous lui donniez quand elle était pauvre. Ne lui refusez pas cela ; ce sera sa consolation.

— Vous avez besoin de consolation ?

— Sans doute, j’ai perdu pour toujours ma liberté, le droit de suivre aveuglément ma fantaisie, de rire au nez de tout le monde, enfin d’être un petit gamin de Paris. C’est fini ; mon cœur me poussait ici et je ne pouvais y venir, je ne pouvais pas même vous écrire. J’ai près de moi cette grande femme que vous avez vue et qui ne me laisse pas faire un geste ou dire un mot sans me reprendre : Ce n’est pas français, ce n’est pas comme il faut, ce n’est pas modeste ; encore si elle était jolie, mais non… elle est affreuse.

— Et vous vous soumettez ?

— Oui.

— Vous qui attachiez tant de prix à l’indépendance !

— Parce que je ne pouvais aimer que cela. Mais à