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Page:Laroche - Fould - L Enfer des femmes.pdf/133

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arrivâmes à l’hôtel du Louvre ; le monsieur à la cravate nous fit monter au premier et nous laissa dans un grand salon. En voyant qu’on ne répondait pas à mes questions et que je me trouvais transportée comme un objet, l’impatience me gagna, je voulus m’en aller ; mais ma maîtresse me retint en m’assurant, d’un air grave, qu’il s’agissait pour moi de bonnes nouvelles. Le monsieur à la cravate rentra et nous pria de le suivre. Après avoir traversé deux salons, nous entrâmes dans une petite pièce. Il y avait là un homme assis dans un grand fauteuil. Cet homme avait une figure noble et bonne, quoique un peu sévère. Ses cheveux et ses favoris étaient aussi blancs que la neige, et, pourtant, il n’avait guère que cinquante ans. En me voyant, il se leva ; il était grand, bien fait, se tenait droit et portait fièrement la tête. La vue de cet homme m’imposa.

— Voici la jeune fille que vous avez fait demander, et la personne chez qui je l’ai trouvée, monseigneur, dit le monsieur en cravate, s’inclinant démesurément. Je fus moins étonnée de l’effet qu’avait produit sur moi l’étranger ; c’était un grand personnage.

— C’est bien ! Sortez, dit-il, et faites prier le marquis de descendre. Ce monsieur adressa plusieurs questions à ma maîtresse sur le temps qu’avait duré mon séjour chez elle, ce que j’y avais fait et qui m’y avait