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Page:Laroche - Fould - L Enfer des femmes.pdf/138

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Et elle se mit à pleurer sur l’épaule de sa chère Lydie qui essuya ses yeux.

— Depuis ce moment, reprit Violette, je m’étonne qu’il y ait des gens malheureux, je ne le comprends pas maintenant que j’ai mon père. Je voudrais le crier au monde entier ; quand je sors ; je voudrais embrasser les passants et leur dire : « Vous ne savez pas ? j’ai un père, mon père existe : il est bon, il m’aime, il m’embrasse, vous devez être bien heureux. » Ah ! ma chère, tous les matins je prie maintenant. Cette prière que vous m’aviez fait faire pour la première fois et que je ne comprenais pas, je l’ai apprise par cœur et je la dis avec une ferveur ! Comme je sais bien prier maintenant que je suis certaine qu’il y a un bon Dieu pour tous ! Vous devez comprendre le reste. Je n’ai plus de volonté, je suis esclave d’un regard ; avant de parler et même de penser je me demande si cela ne doit pas le fâcher. J’accepte toutes les leçons, tous les reproches : il est si doux ! Jugez-en. Il m’avait défendu de venir vous voir, parce que j’avais été votre femme de chambre. J’ai obéi. La visite que je vous fais est une récompense. Il veut bien que je vous demande d’être mon amie ; mais plus tard, j’obéirai. Dame ! ce n’est pas un père comme tous les autres ; c’est un grand seigneur ; il m’a dit tous les devoirs que ce titre m’imposait à moi, et j’ai promis une obéissance complète. C’était tout ce que