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Page:Laroche - Fould - L Enfer des femmes.pdf/141

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me fait trembler. Quels progrès votre imagination a-t-elle faits ? Vous voyez les choses de trop haut, et si vous persistez dans ces idées-là vous ne pourrez pas être heureuse dans notre monde. La terre n’est pas un paradis, il faut y vivre avec les défauts de chacun et faire une suite de concessions.

— Sans doute ; mais quand on veut bien vivre, il ne faut pas s’imposer de trop grandes difficultés.

— Vous avez raison, mais il ne suffit pas que Dieu et vous même soyiez satisfaits de votre conduite, il faut encore que le monde vous approuve.

— Je crois, Violette, que vous voulez entreprendre l’impossible. J’ai bien réfléchi, moi, surtout sur ce que vous m’avez appris, et j’ai deviné facilement ce que vous pouviez avoir oublié. Je crois que se mêler à ceux qui ont tort, c’est s’habituer au mal et se perdre soi-même. Je ne sais rien de votre monde, moi, mais je vous parle avec mon cœur.

— Eh, bien ! ma chère maîtresse, tâchez de prendre un bon mari qui vous comprenne. Car pour lever l’étendard contre la marche ordinaire des choses, il faut être au moins deux.

— Il me semble avoir bien trouvé, mais je ne m’y connais guère et j’aurais voulu que vous vissiez M. Dunel.

— C’est impossible, répondit Violette, je ne dois