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Page:Laroche - Fould - L Enfer des femmes.pdf/214

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lequel les sots, comme moi, montrent plus ou moins de diamants suivant leur fortune ou leur vanité. Elle garde de tout cela le plus qu’elle peut et s’en fait de bonnes rentes, suivant les conseils de la fourmi.

— Voilà jusqu’où vous poussez l’enthousiasme pour Anna ?

— Non seulement je n’ai pour elle ni une fantaisie, ni un caprice ; mais elle m’est tout à fait indifférente.

— Pourquoi donc l’avez-vous prise ?

— Parce qu’à mon retour à Paris je l’ai rencontrée la première.

— Pourquoi la gardez-vous ?

— Elle est commode ; elle ne me fait jamais de querelle, ne se plaint point ; tout lui est égal pourvu qu’on lui donne ce qu’elle a demandé dès le début ; elle ne me tourmente pas, enfin, et je veux autant que possible m’épargner les mauvais côtés d’une existence qui ne me donne plus d’enivrement.

— Vraiment, Edmond, vous êtes l’homme le plus blasé que je connaisse.

— Je suis fatigué de tout. Vous me disiez ce matin que votre ménage vous ennuyait ; moi, je suis las de tout ce qu’on nomme plaisirs.

— Je vous laisse, interrompit Adolphe en se levant, et je vais prier qu’on vous chasse ; vous manquez de