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Page:Laroche - Fould - L Enfer des femmes.pdf/225

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pressenti avec justesse, Violette ne prit pas au sérieux ce que lui dit son mari. Il la menaça d’une séparation. Elle éclata de rire en lui répondant :

— Une séparation ! C’est impossible, monsieur. Un duc de Flabert et une princesse de Varloff se séparer ? Vous n’y pensez pas ! Et le monde ! Vous vous plaignez de moi. Qui sait si je ne vous manquerais pas, et si vous ne regretteriez pas mes railleries qui vous décontenancent si bien, mes taquineries, mes sourires.

Elle s’approcha de son mari et lui dit cela d’un air mutin, coquet, elle n’avait jamais été plus gracieuse.

— Il y a des moments, dit Edmond, où il me prend envie de savoir ce qu’il y a dans votre tête.

— Vraiment ! je vous intéresse ? je pique votre curiosité ! Oh ! monsieur le duc, vous me gâtez…

De Flabert, dépité, se leva :

— Décidément, il est impossible de causer avec vous. Quand il n’y a pas quelqu’un là, vous ne pouvez dire un mot sans rire, et, pour obtenir de vous une réponse sérieuse, je serai obligé de vous interpeller en plein salon.

Il sortit. Violette commenta ses derniers mots et s’en demanda l’explication. Sans doute, se disait-elle, il n’a pas mis dans sa phrase toute l’importance que j’y cherche. Quoi qu’il en soit, je suis presque sensible à ce reproche et je veux savoir s’il était de bonne foi.