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Page:Laroche - Fould - L Enfer des femmes.pdf/226

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Ce jour-là, Violette devait faire une tournée de bal. Quand elle fut habillée, on vint lui annoncer que sa voiture l’attendait ; mais, dominée par son idée fixe, elle donna contre ordre, et resta pour attendre son mari.

Le duc rentra fort tard. Enfin, vers trois heures du matin, la duchesse entendit la porte de l’hôtel se fermer. Elle ouvrit ses rideaux et, au clair de lune, elle vit Edmond traverser la cour d’un pas lent, fatigué de l’existence qu’il menait. Sa figure semblait verte. Mme de Flabert avait donné l’ordre au valet de chambre de dire au duc qu’elle le priait d’entrer chez elle avant de regagner son appartement. Son mari sortait d’une soirée comme celle dont nous avons déjà parlé et n’était pas gris, parce qu’il ne pouvait plus l’être. Il fut excessivement surpris de ce que lui dit son domestique, et se fit répéter plusieurs fois les ordres de la duchesse, au point que le brave garçon eut envie de rire en voyant la stupéfaction de son maître. Enfin, de Flabert obéit autant par curiosité que par égard pour les convenances.

Il entra chez Violette qui, avec sa toilette, sa chevelure blonde, visage jeunet, ressemblait à un bouton de rose. Son frais aspect étonna de Flabert, bien qu’elle fût sa femme et qu’en principe il ne la remarquât jamais. En sortant de la réunion qu’il quittait, il éprouva cette sensation que produit sur nous le jour