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Page:Laroche - Fould - L Enfer des femmes.pdf/230

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prit sa tête blonde et l’embrassa d’un mouvement rapide comme l’éclair.

— Il me semble que, pour le moment, vous avez plus envie de m’embrasser que de me battre, dit-elle sans se déconcerter ; mais je suis dans un moment d’indulgence ; je vous pardonne, à la condition que vous prendrez un parti sur vos sentiments à mon égard.

— Vous êtes un démon, vous m’avez ensorcelé, et je crois, Dieu me pardonne, que je suis amoureux de vous, moi qui ne l’ai jamais été de personne.

— Amoureux ! vous me dites cela, et vous voyez que je ne ris pas.

— C’est vrai, dit de Flabert, en glissant son bras autour de la taille de la duchesse, qui se dégagea et conduisit son mari devant une glace.

— Regardez-nous tous deux, dit-elle, n’êtes-vous pas frappé d’un singulier contraste ?

— Oui, vous êtes mieux que moi, sans contredit, vous êtes jolie, il y a bien longtemps que je m’en aperçois en enrageant et que je ne veux pas me l’avouer à moi-même.

— Je ne suis pas jolie, je suis jeune, voilà tout, et vous…

— Moi, je suis vieux et fané comme un homme de soixante ans, c’est juste.

— Eh ! vous ne pensez pas que l’amour soit impos-